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Georges
Walraeve, (1911-1997), |
Walraeve Georges, biographie 1911-1997 - KZ-Museum Dachau |
Georges Walraeve
wurde im Juli 1941 vom deutschen Militärbefehlshaber in Belgien und
Nordfrankreich wegen „Sabotage und Spionage, Konstitutierung von
Widerstandsgruppe" zur Fahndung ausgeschrieben. Er wurde
verhaftet und über das KZ Neuengamme im August |
Témoignage
Georges Valéry Walraeve - Breendonck - matricule 263 |
Je soussigné Georges Valéry WALRAEVE né à Etterbeek le 20 septembre 1911demeurant ... à Etterbeok déclare: " Mobilisé en
janvier 1940 phase C et attaché à l'Etat Major Général de l'Armée
Belge j'ai fait la campagne de guerre et je suie rentré de France
en Belgique au mois d'août 1940. J suis entré presque immédiatement
dans J'ai été arrêté par
Le Schutzhaftlagerführer était le lieutenant PRAUSS qui s'était déjà fortement illustré à Dachau. Après les formalités d'inscription, rasage des cheveux etc... nous reçûmes un costume de l'armée Belge, avec sur le dos de la veste la marque des terroristes et sur 1e devant de la veste la même indicatif. Après un discours au cours duquel le SS Prauss nous prévint que nous ne valions pas une balle et que nous devions crever à travailler et que si cela ne réussissait pas à Breendonck il nous enverrait crever dans son Camp à Dachau . Je fus désigne pour le Zug (chambre ) 11 où il y avait des lits à étages pour 32 détenus. La chambre était fermée à la barre de fer et au cadenas. Défanse de se coucher sur le lit , défense de ceci, défense de cela - alles vorboten ! La nuit une sentinelle marchait sans arrêt, faisant claquer les battes dans le corridor intérieur du Fort ; une autre sentinelle faisait pareil dans la cour intérieure du Fort, lus sentinelles se croisaient à hauteur du corps de garde. Il en résultait que le bruit des bottes était continuel et perturbait le sommeil des prisonniers . Les conditions matérielles au point de vue de la nourriture comme de l'hygiène étaient absolument déplorables . Il fallait uriner dans un seau ouvert placé sous la fenêtre de la chambre, pour se laver.il n'y avait pas de savon et pas plus d'essuie-mains, pas de chaussettes aux pieds, des chaussures trouées, pas de ceinture pour tenir le pantalon , J'ai assisté souvent
et j'ai vécu moi-même des scènes révoltantes de brutalité et de
sadisme non seulement de la part des SS ett des soldats de Notamment en ce qui concerna le juif LEWIN qui, en ma présence et à plusieurs reprises, a torturé ses coreligionnaires détenus et également des belges dont moi-même sous forme de coups, brimades et travaux inhumains . J'ai personnellement
subi des sévices graves, d'une manière systématique par le
Qbersturmbahnführer Schmitt qui lançait son chien sur moi, j'en porte
les traces sur les jambes , Le SS PRAUSS toujours à l'affût du moindre
arrêt de travail surgissant
tel un diable dans un bénitier, se ruant sur moi et frappant des pieds et
des poings jusqu'au moment où complètement abruti par les coups je
tombait par terre. Le lieutenant SS PRAUSS, les soldats de Un autre camarade Adrien HENDRICKX qui fut battu et jeté sur la berge du fossé d'eau entourant le Fort dans lequel il finit par rouler et ou il resta pendant des heures presque totalement immergé, nous ne pouvions descendre pour l'aider sous peine de représailles et d'être à notre tour battus et jeter dans l'eau ! D'autres détenus enterrés dans la sable la tête seule émergeant les gardiens s'amusant à jeter toutes sortes d'immondices et a donner clos coups de pieds sur les têtes, j'ai vu des camarades juifs et d'autres encore traités de la sorte. Moi-même, ayant un jour volé de la nourriture destinée aux cochons, je fus roué de coups avec un manche de pioche, je dus ramper et me relever au coup de sifflet pendant 1 heure dans la cour et ensuite rester a genoux contre le mur du corps de garde , les bras en l'air, recevant a chaque moment des coups sur la tête le nez frottant centre le crépi du mur; au bout dun moment 1'os du nez par 1e frottement contre le mur, était visible ,1e nez était complètement sanguinolent et faisait un mal épouvantable, cette scène dura 3 longues heures d'horloge et lorsqu'il fut mis fin a ce supplice je haletais comme un chien mais je n'ai pas cané sauf en rentrant dans le chambre, hors de moi, j'ai pleuré de rage et jure d'avoir la peau de Prauss . Un autre jour a 20 heures.nous étions tous dans nos chambres nous dûmes sortir au pas de course pour défiler devant le corps d'un juif nommé LUTZ qui avait tenté de s'évader et qui avait été abattu, nous dûmes nous courber jusqu'a terre en passant devant son corps et le SS Prauss nous menaga de châtiments terribles pour ceux que 1'envie des'évader prendrait . Une autre fois le 21 juillet 1941, nous fûmes réveillés dans la soiree par des hurlements, des bruits de coups, c'était un groupe de prisonniers qui avaient été arrêtés pour avoir manifesté pour la date de 1' Indépendance de la Belgique. Lorsque nous les vîmes le lendemain ils étaient méconnaissables par les coups reçus, plusieurs de nos camarades de la Résistance venaient nous retrouver dans cet enfer, Un autre jour tellement affamé, je volai 1'os du chien du SS Schmitt, je fus pris hélas et roué de coups, ensuite ils me firent tomber dans 1'urine stagnante de 1'urinoir. Je ne tenais plus sur mes jambes et c'est grace à la solidarité des camarades que je pu' reprendre doucement mon travail de terrassement . Vers Ie début du mois de juillet 1941, je fus interrogé a Breendonck par la Gestapo qui s'était déplacé spécialement de Bruxelles, j'ignore les noms de ces sbires, tout ce que ju sais c'est que 1'un des SS du nom MÜLLER y participait . Le SS PRAUSS était également présent . Ce jour-la ce fut ma fête, les SS s'y mirant a plusieurs pour me faire parler car la gestapo aurait bien voulu connaître les noms de ceux de mon groupe mais j'ai systematiquement refusé de parler . Mon interrogatoire dura deux heures d'horloge avec des coups, tortures, sévices de toutes sortes, j'en sortis avec le tympan de 1'oreille gauche éclaté, le nez cassé et le dos et le ventre douloureux. La gestapo me dit qu'elle reviendrait pour un nouvel interragation, et je vécue le jour suivant dans les transes mais je fus transféré a Neuengamme le 22 septembre 1941, suite a une visite du Camp par le Général Von Falkenhausen ju fus appelé au bureau du Camp je m'entendis signifier que je n'aurais plus besoin d'état civil que je pouvais me considérer comme rayé de nombre des vivants. Je pessais encore Et je partis vers Neuengamme
ou nous arrivâmes le 24 septembre Le jour avant notre départ pour 1'Allmagne les SS nous avaient fait cadeau d'un pain et d'un bout de saucisson . Plusieurs entre nous se figuraient que nous allions être libérés et croyaient dur comme fer que cette nourriture nous était remise pour "que les prisonniers n'aillent pas quémander chez les habitants, et fort de cette conviction se mirent a dévorer le pain et le saucisson. Le réveil fut brutal, les SS entrèrent dans les chambres matraque en mains et se mirent a cogner à qui le ferait le plus fort ! Lorsque ce fut fini malgré cet intermèrie brutal, il y en avait encore qui croyaient que " c'était pour nous enlever l'envie de parler au dehors " ! La séance recommenca
aussitôt sortis des chambres lorsque nous entendîmes le SS PRAUSS donner
des ordres et que nos oreilles enregistrèrent le bruit des verroux de
fusils que 1'on armaient, c'était ca cette liberté que d'aucuns espéraient
avant de sortir du Fort , nous dûmos encore une fois subir une grêle de
coups de matraque et de crosses de fusils et nous partîmes tous a moitié
assommés vers la ville de Willebroek distante de +- 5 kms où nous attendait
" le train " qui nous emporta vers Neuengamme situé a Inutils de dire que
ceux qui avaient cru a J'affirme sur 1'honneur la présente déclaration exacte et conforme a la vérité historique . Bruxelles
le 11 février 1974 |
Hendrickx
Adrien Lutz Urbain Jean Wittezael andré |
Breendonck Neuengamme |