1932 : Robert De Wael épouse Germaine Donvil

Emma Dewael s'exprime sur
Robert Dewael et Joséphine Donville, Le Soir, 2008

Après avoir appelé au téléphone 48 des 375 De Wael recensés dans l’annuaire en ligne Infobel, nous sommes en contact avec Emma De Wael, 88 ans, d’Anderlecht, qui n’est autre que la cousine germaine de Monique De Wael, alias Misha Defonseca. Cette dame âgée, qui se remet difficilement d’une chute s’exclame : « Cette Monique, elle en a de l’imagination ! Elle n’était pas juive, mais une bonne catholique ! » Et de nous raconter qu’elle a « connu Monique lorsqu’elle est née, lorsqu’elle a été baptisée en 1937 », confirmant ainsi qu’elle n’avait que quatre ans en 1941, année de son imaginaire départ dans les forêts de l’Est.
« Son père, Robert, nous raconte-t-elle, a été arrêté par les Allemands en 1941 à Schaerbeek. Il avait eu le temps de dire à sa femme d’aller chercher la petite à l’école. Mais Joséphine avait mal compris et elle est allée chercher un fusil qu’ils dissimulaient à leur domicile. Elle fut également arrêtée. Elle portait alors le fusil en dessous de son manteau de skunks (fourrure). La maman de Robert est allée le voir à la prison de Saint-Gilles. Il était amaigri et avait reçu des coups. Monique a été d’abord confiée à son grand-père Ernest et ensuite à un cousin, Maurice De Wael, dont l’un des fils est devenu curé. Elle n’aimait pas cette famille d’accueil parce qu’elle était très stricte et très catholique. Je me souviens aussi qu’à cette époque, Monique souffrait beaucoup parce que des gens l’appelaient “la fille du traître”, affirmant que son père avait dénoncé des membres de son réseau de résistance. » Selon Emma De Waele, ce réseau était constitué de « jeunes gens ». Il pourrait s’agir des « Jeunesses combattantes de Schaerbeek », une organisation qui se diluera par la suite dans le Front de l’Indépendance. Parmi les membres de ce réseau, tous liés à l’administration communale schaerbeekoise, seul un certain Emile Hautekiet (graphie phonétique) survécut aux camps nazis. Robert Dewael, qui fut officier de réserve de l’armée belge, et son épouse passèrent par plus de dix centres d’enfermement allemands, de Cologne à Bochum pour finalement aboutir à la forteresse de Sonnenburg, selon une recherche de l’historien Maxime Steinberg.

Plus d'infos:

Le Soir: http://archives.lesoir.be/le-passe-sombre-du-pere-de-misha-evenement-robert-de_t-20080303-00F3CT.html?queryand=sonnenburg&firstHit=0&by=20&when=-1&sort=datedesc&pos=4&all=11&nav=1

Gautier Debock: http://www.gauthierdebock.com/on-lappelait-la-fille-du-traitre/

Le Figaro: http://www.lefigaro.fr/culture/2008/02/28/03004-20080228ARTFIG00667-survivre-avec-les-loups-la-supercherie-.php